Comment une maman pieuvre se partage-t-elle entre vie professionnelle et vie familiale ?
N’oublie pas que je m’appelle Octavie est le titre du fantastique album de Joëlle Ecormier pour le texte et de Modeste Madoré pour l’illustration. Une histoire de famille, une histoire de routine, qui se vante de ne pas être illusoire : pas de « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Non.
Un récit de routine, du quotidien, et d’un dilemme : comment une maman pieuvre se partage-t-elle entre vie professionnelle et vie familiale ?
Un article rédigé par Colette de la Brosse
L’histoire d’une maman comme les autres
Octavie vit au fond des océans : une maman amoureuse d’Octébo, un poulpe. Tous deux rêvent de fonder une famille. Mais Octavie est une pieuvre entreprenante : elle souhaite continuer à exercer son métier. Une invertébrée scientifique, moderne, qui étudie ses congénères : elle est « pieuvrologue » et sa profession la passionne. On la dit « révolutionnaire » parce qu’elle ne veut pas suivre le chemin de ses amies. Elle souhaite se partager entre sa vie de famille et son activité professionnelle ! Est-ce compatible ? Son dilemme est celui de nombreuses mamans aujourd’hui : le reflet de cette pieuvre courageuse ne serait-il pas aussi le nôtre ?
Il est connu que les pieuvres font beaucoup de bébés. Des centaines même ! Elles pondent des œufs et une fois qu’ils ont éclos commence l’élevage ! Cependant, le saviez-vous ? Ces mamans d’exception le sont tellement qu’elles y laissent aussi leur vie : épuisées, elles oublient de se nourrir et s’en vont après avoir donné naissance à tous ces petits. Octavie, nous l’avons dit, est une maman hors du commun. Elle sort de l’ordinaire et aspire à un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Pas question de s’éteindre et de renoncer à ses rêves ! Est-elle féministe ou simplement moderne ? La question se pose. Elle veut que les choses changent, que les vieilles habitudes soient bouleversées et que les mamans trouvent leur place en tant que femme avant tout.
Elle ne veut que quatre enfants, et elle exige que papa poulpe s’en occupe aussi. Qu’il prenne sa place de père et l’assume intégralement, sans se décharger sur elle. RÉVOLUTION au fond des océans ! Personne n’a encore jamais vu ça ! Mais notre papa souffre. Il veut une très grande famille. Et Octavie cède, à partir du moment où papa promet de s’en occuper. Jusqu’où ira cette lutte entre tradition et modernité ? Octavie parviendra-t-elle à se tenir à sa ligne de conduite ? Jusqu’où peut aller la passion amoureuse ?
Une leçon sur le bonheur en conciliant vie familiale et vie professionnelle
La question sous-jacente de cet album, à lire en famille, ne serait-elle pas : et si la solution résidait dans le compromis ?
Comment se rapprocher de l’équilibre ?
Le bonheur est proche, l’amour est présent, l’envie de fonder une belle famille aussi. Mais la volonté n’est pas toujours suffisante et des critères extérieurs, des tiraillements internes aux personnages viennent entacher la volonté des deux poulpes.
Ne reconnaissons-nous pas là une problématique commune à de nombreuses familles connaissant le bouleversement fantastique, mais aussi déstabilisant de l’arrivée d’un puis de plusieurs enfants ?
N’oublie pas que je m’appelle Octavie parle finalement autant aux parents qu’aux enfants ! Comment ne pas se sentir concerné par le dilemme de cette maman ? Concilier vie professionnelle et vie familiale est un véritable challenge dans notre société moderne, auquel la réponse semble être le compromis.
Communiquer et être aidés
Octavie a cédé. Plusieurs fois. Parce qu’elle aime son mari, qu’elle souhaite le combler, mais aussi parce qu’elle se dit qu’elle a de l’amour à donner. Elle a de nombreux tentacules pour bercer ses petits, alors, pourquoi pas ?
Mais rapidement, elle réalise l’impossibilité de travailler avec eux. Elle se laisse déborder parce qu’elle ne demande plus d’aide. Papa poulpe déprime, car elle refuse de faire de nouveaux bébés. Le cercle vicieux se met en route : Octavie s’occupe des bébés parce que Octébo va mal, Octavie va mal, car elle ne peut plus se concentrer sur ses études. Il faut trouver une solution, car elle ne « peut plus se concentrer et travailler correctement ».
Le compromis : trouver de l’aide et continuer à agrandir la famille.
La décision est prise : « la poulponnerie » sera leur exutoire. Travailler devient possible, les bébés sont entre de bonnes mains ou plutôt entre de bons tentacules et les deux amoureux peuvent même sortir en couple pour retrouver leur passion !
L’amour peut tout vaincre !
La littérature regorge de belles histoires de mamans merveilleuses, alors c’est parti pour découvrir de nouvelles lectures !
Quand maman pieuvre redevient enfin MADAME pieuvre, le bonheur revient. Cette histoire est l’illustration du vécu de nombreux couples, qui, une fois entrés dans un schéma de famille oublient parfois qui ils sont et se confèrent un rôle dans lequel ils perdent leur individualité, mais aussi leur connivence de couple. Communiquer, veiller à ce qu’aucun des membres du duo ne subisse de frustration liée à la nouvelle situation familiale, voilà le challenge !
Le compromis semble être la solution : chacun pose sa pierre à l’édifice.
Concilier vie professionnelle et vie familiale, mais aussi sa vie amoureuse : un défi à relever !
À nous de jouer !