Pénélope Bagieu croque les Sacrées sorcières de Roald Dahl
Qui n’a jamais ri ni frémi à la lecture des romans jeunesse signés de l’incontournable auteur britannique ? Parmi les nombreux livres pour enfants écrits par Roald Dahl, Sacrées sorcières est sans doute l’un des contes les plus terrifiants et jubilatoires. Pénélope Bagieu en propose à nos petites têtes blondes une version BD toute personnelle, dans le plus grand respect de l’histoire originale.
À découvrir de toute urgence !
Un article rédigé par Sabine André
Connaissez-vous les Sacrées sorcières de Roald Dahl ?
Tout juste orphelin, un petit garçon de huit ans est initié par sa grand-mère à l’art de reconnaître les sorcières, ces êtres démoniaques qui détestent les enfants et veulent à tout prix s’en débarrasser. Mais attention ! Impossible de les démasquer à première vue : elles ressemblent à n’importe qui et sont expertes dans l’art de dissimuler leurs horribles attributs.
Pris au piège lors du congrès annuel des sorcières d’Angleterre, alors qu’il séjourne par hasard dans le même hôtel, notre jeune héros se retrouve transformé… en souriceau ! Il parvient néanmoins à s’échapper et se lance, en compagnie de sa pétillante grand-mère, dans une chasse aux sorcières cocasse et trépidante.
De frissons en éclats de rire, Pénélope Bagieu nous livre une interprétation décoiffante du célébrissime roman noir de Roald Dahl.
Sacrées sorcières en bande dessinée : pari gagné pour Pénélope Bagieu
Illustrée par Quentin Blake, la version originale du roman livrait déjà une image repoussante et terrifiante de ces êtres démoniaques… La version BD en accentue encore le trait, tout en les démystifiant grâce à des scènes cocasses où leur dégoût des enfants et leur bêtise profonde sont vertement moqués !
C’est en réalité avec le personnage de la grand-mère que Pénélope Bagieu prend davantage de libertés : elle nous offre une mamie tout en cuir et paillettes, qui modernise résolument le récit et lui apporte un petit grain de folie douce supplémentaire.
Un anti-conte de fées aux accents féministes
C’est l’un des propos centraux du livre de Roald Dahl que cette talentueuse auteure engagée met en lumière : les sorcières ne sont pas des femmes ! Croquées par Pénélope Bagieu, ce sont des créatures particulièrement grotesques et répugnantes, qui n’ont absolument rien de féminin. Alors, lorsqu’elles dévoilent leurs crânes chauves et couverts de pustules sous leurs perruques, ou leurs affreux pieds carrés habilement dissimulés dans de jolis escarpins, leur véritable nature éclate au grand jour !
Une jolie façon de déconstruire les clichés, sur une thématique chère à l’auteure de Culottées. Autre clin d’œil féministe, un personnage de petite fille vient remplacer Bruno, l’ami transformé en souriceau. Une petite souris très cool, courageuse et déterminée, à laquelle les jeunes lectrices ne manqueront pas de s’identifier…
Qu’arrivera-t-il aux ridicules sorcières d’Angleterre, et à nos adorables souriceaux ?
Pénélope Bagieu signe avec brio sa première bande dessinée pour enfants, qui plaira aussi aux plus grands. À dévorer sans modération !