En quoi les expériences dans la nature favorisent-elles l’apprentissage et le développement de l’enfant ?

Promenade en forêt, sortie à la plage, petit tour au parc. Tu as certainement déjà fait l’expérience du bien-être que l’on ressent au contact de la nature. De nombreux scientifiques se sont penchés sur les impacts qu’offre la nature sur l’humain. Ils se sont accordés sur l’importance de celle-ci sur le développement cognitif, psychologique et physiologique de l’Homme, dès son enfance. Je te propose de découvrir dans cet article en quoi les expériences dans la nature favorisent l’apprentissage et le développement de l’enfant.

Un article rédigé par Vanessa Othondo

Fini l’ennui : la nature respecte le rythme d’apprentissage de l’enfant

L’autonomie

La nature est un terrain de jeu merveilleux et inépuisable pour entretenir l’imaginaire et la réflexion. Dans la simplicité, le calme et les ressources de la nature (paysages, animaux, changement de saisons…), l’enfant va naturellement entrevoir les possibilités qui se présentent à lui. Il va vouloir comprendre tout ce qui l’entoure et, poussé par sa curiosité naturelle, il va interagir avec son environnement pour se l’expliquer. Il va désirer apprendre et comprendre. L’interaction dans l’environnement devient un jeu, qu’il va lui-même inventer, il sera acteur de son apprentissage. Cette implication par le jeu est la clé pour qu’il intègre et intériorise les bénéfices de son activité.

La surstimulation

Au contraire, les activités en intérieur (télé, tablettes, films, jeux aux objectifs à atteindre et aux explications parfois prémâchées par les adultes) sont souvent surstimulantes pour l’enfant et contribuent à dérégler ses fonctions cognitives, psychologiques et physiques. L’enfant est alors sujet à l’apathie, à la perte de motivation.

Catherine L’Ecuyer explique le « test de l’ennui » : si vous laissez votre enfant un jour dans un contexte de plein air et qu’il s’ennuie, c’est que le reste de l’année, il est surstimulé. Cela signifie, non pas qu’il emmagasine plus d’informations et donc qu’il est plus performant, mais au contraire, qu’il n’est plus capable de s’émerveiller sans l’aide de stimulations extérieures. Il devient alors passif et sujet à l’excès d’ennui lorsqu’il se retrouve dépourvu d’activités déjà toutes faites ou s’il n’est plus spectateur d’un divertissement. S’il ne se renferme pas dans une forme de déprime, il recherchera de plus en plus la stimulation de ses sens par l’interdit ou en se mettant en situations dangereuses, dans le but d’éprouver des sensations et de lutter contre cet ennui.

Il est donc primordial de consacrer une majorité du temps avec son enfant à l’accompagner vers l’auto apprentissage en pleine nature.

L’éveil des sens : l’apprentissage par la nature

L’espace cloisonné d’un intérieur, d’une salle de classe ou même d’une chambre pleine de jouets, n’offrira jamais autant de situations à l’origine de l’émerveillement d’un enfant que les espaces en pleine nature. Un parc, une plage, une forêt, une montagne regorgent de surprises qui captiveront ton enfant et stimuleront ses sens :

• Il découvrira les matières comme le bois, la terre, le sable, l’ensemble des végétaux, l’eau, la roche…
• Il visualisera le monde par les formes, parfois improbables, des nuages, des différentes espèces d’arbres, des feuilles, des vallons ou des rivières…
• Il sera ému par les jeux de couleurs, avec les dégradés du ciel et les nuances du soleil, l’évolution des teintes au cours des saisons…
• Il appréhendera l’espace par les tailles qui varient entre l’immense et le minuscule, de la montagne à la fourmi…
• Il développera son identité au fil des rencontres imprévues avec d’autres êtres vivants comme des insectes, des chiens, des canards, des oiseaux…

Comprends que les capacités cognitives de l’Homme et d’abord de l’enfant, donc les capacités de langage, de mémoire, de perception ou de raisonnement, se développent grâce aux informations perçues par nos sens. Toutes ses expériences uniques qu’offre la nature, répondent alors au besoin de curiosité de l’enfant et à son besoin de développer ses capacités cognitives par l’éveil de ses sens.

Respirer et bouger : les effets physiologiques positifs de la nature sur le corps de l’enfant

La respiration et l’oxygénation

Les sorties et jeux dans un environnement non pollué ont naturellement des bienfaits pour le corps et ses organes. L’oxygénation des muscles permet de catalyser l’énergie et facilite l’utilisation des sucres et des graisses par les muscles. Tu as bien compris, les activités à l’air frais permettent aux muscles de griller le sucre et les graisses. Je te rappelle en passant que… le cerveau est un muscle ! S’il reste enfermé toute la journée, les fonctions cérébrales de ton enfant ne seront pas des plus efficaces et se verront même dégradées avec le temps.

La respiration permet à l’organisme de se détendre, cette technique utilisée, entre autres, par les adeptes du yoga, est essentielle dans la méditation pour la maîtrise de ses pensées et de ses émotions. Les enfants, tant ils sont dans une phase d’apprentissage constant, utilisent énormément d’énergie à explorer tout le possible, tant par la pensée que par le mouvement. Leur corps a donc une forte demande en oxygène (de bonne qualité) !

Si les bienfaits du yoga pour les enfants t’intéresse, je t’invite à consulter notre article.

Éric Brisbare dans son ouvrage « Bain de forêt » explique comment la nature renforce le système immunitaire. Prendre un bain de forêt diminuerait le taux de cortisol du corps et apaiserait l’anxiété. Les molécules sécrétées par les arbres pour se défendre imprègnent l’atmosphère et lorsque nous les inhalons, agissent pour neutraliser l’activité du système sympathique et pour augmenter celle du système parasympathique : elles régulent l’équilibre entre l’activité nerveuse et le repos.

L’activité physique

Si tu rajoutes les bénéfices de l’activité physique lorsque ton enfant courra vigoureusement dans tous les sens, ne serait-ce que dans un parc, tu constateras que le fléau de la sédentarité qui est à l’origine de l’obésité, de la fatigue, des troubles du comportement alimentaire ou de la dépression, concernera beaucoup moins ton enfant !

La psychologie de l’enfant : comment la nature influence-t-elle les comportements ?

Nous venons de le voir, le contact avec la nature a un effet apaisant sur le système nerveux. Cette maîtrise de l’anxiété permet une amélioration de la concentration chez l’enfant, et donc de sa capacité à être motivé et intéressé.

La spiritualité

Plus largement encore, les expériences en pleine nature ont des effets sur la place et l’identité de l’enfant dans ce monde. Il est fort de constater qu’en prenant conscience de l’immensité des espaces et de la diversité des espèces sur la planète, l’enfant développera plus facilement un comportement humble. Elles ouvrent l’enfant à une dimension spirituelle, sur sa place dans l’univers.

La coopération et le respect de la nature

De plus, les activités en extérieur facilitent la coopération. Loin du dictat de la performance et des résultats, la notion de compétition est moins engagée que celle de coopération, dans la mesure où l’accompagnement de l’adulte va dans ce même sens.

Se familiariser avec l’environnement naturel permet à l’enfant de développer une sensibilité à celui-ci et va le faire grandir dans le souci du respect de la nature. Il est important que ces derniers reprennent les rênes et façonnent la société de demain, soucieuse de l’impact écologique.

Je te renvoie aux préceptes de la pédagogie Waldorf pour tirer des axes de réflexion sur l’éducation : « L’enthousiasme et la confiance apportent sérénité et force aux enfants, l’éducation doit éveiller la joie d’apprendre et chercher à respecter au mieux les rythmes de l’enfant ».

Les effets du plein air sur le bon développement des enfants et leur apprentissage ne sont plus à prouver ! Accompagner les enfants pour qu’ils apprennent de la nature est une des responsabilités de tous les parents. Inspire longuement et pars, dès à présent, découvrir mère nature avec tes bambins !

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