L’éducation musicale des enfants : un outil précieux à leur construction

Le savais-tu ? De nombreuses expériences médicales en attestent : l’éducation musicale des enfants a des effets indéniables sur leur développement psychique, intellectuel et social 🎶. Le simple fait pour eux d’écouter des sons stimulerait fortement leur humeur. Elle jouerait sur eux un rôle apaisant, voire curatif pour ceux présentant certains troubles cognitifs. De façon encore plus flagrante, jouer d’un instrument aurait sur eux des effets spectaculaires. Il favoriserait un développement accru de leurs capacités intellectuelles et aiderait les plus fragiles à surmonter leurs difficultés. Forts des résultats positifs relevés suite à différentes expériences, les médecins recommandent donc vivement aux parents de les initier très jeunes à un univers musical. Et de ne pas hésiter à y avoir recours quand ils présentent des troubles cognitifs. Explications et illustrations…

 

Un article rédigé par Hervé Brizay

 

L’éducation musicale des enfants : des effets bénéfiques sur leur psychisme et leur développement cognitif

 

Apprendre à des jeunes à écouter de la musique n’est pas un acte anodin. Du fait de la structure qu’elle présente, de sa tonalité, des instruments utilisés, elle va les interpeller de façon singulière. Ce langage qui leur est proposé s’avère encore plus puissant quand ils apprennent à le déchiffrer pour jouer d’un instrument. Les études médicales, univoques, montrent qu’il existe une interaction de cet apprentissage avec le développement de leur cerveau.

 

 

L’utilisation de la musique classique pour leur apporter très jeune un réel bien-être

 

 

Selon les médecins, son écoute procure aux enfants de nombreux effets bienfaisants. Il ressort en effet de nombreuses expériences faites sur eux dès leur plus jeune âge que les œuvres classiques :

• accroissent leur sensation de sécurité et les détendent davantage que tout autre type de musique ;
• développent leur sensibilité et leurs émotions ;
• les aident à s’endormir et favorisent un sommeil serein.

Pourquoi choisir le répertoire classique pour les y initier ? Il s’avère d’emblée le plus accessible pour eux et regorge d’œuvres pouvant leur plaire. Si le répertoire de Mozart séduit le plus grand nombre, des œuvres comme Pierre et le loup (Prokofiev) ou Le Carnaval des animaux  (Saint Saëns) sont également plébiscitées par eux. Leur aspect ludique (chaque personnage correspond à un instrument) explique qu’ils y adhèrent si facilement.

Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel, respectivement violoncelliste et pianiste, l’ont notamment expérimenté au cours de concerts qu’ils réservent aux enfants de moins de cinq ans. Ils parlent d’une grande capacité d’écoute et d’un réel intérêt pour ce type de langage.

Dès lors qu’ils apprennent à jouer d’un instrument, les effets de la musique sur le développement de leur cerveau apparaissent spectaculaires.

 

 

L’apprentissage d’un instrument de musique stimule leurs fonctions cognitives

 

 

Au-delà de l’écoute, jouer d’un instrument agit directement sur notre cerveau. Pour celui des jeunes, en plein développement, cet apprentissage se révèle particulièrement bénéfique. Cela ressort de différentes études qui mettent en exergue les effets positifs relevés chez les jeunes instrumentistes :

• un accroissement de leur attention et de leur concentration ;
• une capacité de mémorisation plus développée que chez ceux qui ne jouent pas d’un instrument ;
• une propension accrue à la régulation de l’humeur et à la diminution du stress ;
• des facilités à apprendre les langues étrangères.

Jouer d’un instrument leur apprend également le goût de l’effort, indispensable à toute réussite personnelle.

Comment expliquer de tels effets ? Il apparaît que l’exécution d’une pièce musicale permet à plusieurs régions du cerveau d’être sollicitées :

• les cortex visuel et moteur, pour la lecture et l’interprétation d’une partition ;
• le cortex auditif, pour entendre et ajuster l’exécution des notes produites ;
• son système limbique, pour l’expression des émotions et le ressenti du plaisir provoqué.

Les enfants sont d’autant plus aidés dans cet apprentissage que leur cerveau est alors composé de très nombreux neurones.

Les bienfaits de l’éducation musicale ont un périmètre très large : ils concernent également ceux qui sont confrontés à la maladie. Pour eux, elle peut même avoir des effets curatifs.

 

 

La musicothérapie : le rôle apaisant et curatif de la musique sur les enfants malades

 

Pour la Canadian Association of Music Therapy, une personne diplômée de musicothérapie peut utiliser efficacement musique et éléments musicaux. Elle va lui servir à promouvoir, maintenir et restaurer la santé mentale, physique, émotionnelle et spirituelle des patients. Chez les plus jeunes, elle trouve une application très large tant lors d’une hospitalisation que pour aider ceux qui présentent des troubles cognitifs.

 

Le recours à l’écoute musicale, un soutien pour les enfants hospitalisés

 

Des expériences ont mis en lumière qu’elle joue un rôle bénéfique lors de l’hospitalisation des plus jeunes. Ainsi, elle les aide à mieux surmonter le stress qui y est lié. À l’hôpital d’enfants Armand Trousseau de Paris, par exemple, elles ont été menées avec de très jeunes enfants devant subir une intervention chirurgicale. Il a été proposé à leurs parents un accompagnement musical pour rejoindre le bloc opératoire. Composé de chansons qu’ils ont l’habitude d’écouter à la maison et d’airs joués avec des instruments amenés sur place, il leur permet de garder leurs repères fondamentaux. Dès lors, ils se passionnent pour les instruments utilisés devant eux et mettent leurs peurs de côté. La musique leur permet également de se valoriser et de devenir actifs, participatifs et capables de jouer, même s’ils sont malades.

De leur côté, des établissements tels que l’hôpital Necker-Enfants Malades accueillent des musiciens qui ont pour mission de les distraire. Une association comme « Joue-moi de la musique », notamment, y propose des interventions en fonction de la demande qui lui est faite. D’autres initiatives existent en ce sens, comme la création de CD d’airs musicaux à destination des enfants hospitalisés. Elles sont principalement financées par des dons et à l’initiative d’associations.

La musicothérapie est également très utilisée auprès de ceux qui sont touchés par des troubles du comportement.

 

La pratique d’un instrument de musique, une aide pour les enfants souffrant de troubles neurologiques

 

La fonction curative de la musique fait également ses preuves auprès des jeunes souffrant de certains troubles neurologiques. Comme l’a expliqué la Canadian Association of Music Therapy, elle a des qualités à la fois non verbales, créatives, émotionnelles et structurelles. Elle favorise ainsi les interactions, la conscience de soi, l’apprentissage, l’expression de ses émotions, la communication et le développement personnel.

Ces enfants se montrent très réceptifs à cette musicothérapie, pratiquée dans les hôpitaux ou dans des cabinets médicaux. Les séances durent entre trente minutes et une heure, en fonction de leur personnalité. Elles s’organisent, suivant leur profil, de façon individuelle ou collective. Elles se composent notamment d’improvisations, de composition, de chant et apparaissent adaptées à de nombreux enfants en souffrance :

• les autistes, en améliorant leur interaction sociale et en les aidant à réguler leurs émotions ;
• les jeunes présentant une déficience intellectuelle, en agissant sur leur motricité et en améliorant leur mémoire et leur attention ;
• ceux qui sont atteints de troubles de l’attention ou d’hyperactivité, en augmentant leur concentration et en les aidant à réduire leurs trop-pleins d’activités.

 

Pour tous ces jeunes, malades ou non, la musique contribue également à créer des liens sociaux, notamment avec d’autres enfants de leur âge.

 

 

L’appartenance à une communauté musicale : un accélérateur de liens sociaux

 

L’aspect fédérateur de la musique s’avère incontestable chez l’être humain. Pour les enfants, celle-ci représente souvent un levier puissant d’intégration. Ce partage social peut revêtir différentes formes et notamment :

• le partage de ses goûts musicaux avec les autres ;
• l’appartenance à un orchestre ;
• le fait d’assister à des concerts ;
• la participation à des séances de groupe de thérapie musicale.

L’adhésion à un groupe ou à une communauté procure des bénéfices qui ne sont plus à prouver. Des recherches ont ainsi conclu qu’elle peut jouer un rôle prépondérant pour promouvoir le développement social de l’enfant. De nombreuses initiatives ont été prises en ce sens. Il s’agit par exemple du projet national Démos, qui existe depuis 2010. Coordonné par la Cité de la musique, il s’adresse à ceux qui ont entre 7 et 12 ans, issus de quartiers éloignés de la culture musicale classique. Il leur permet ainsi d’apprendre à jouer d’un instrument, lors d’ateliers hebdomadaires. Ensuite, ils intègrent un orchestre et se produisent en fin d’année dans une salle de leur région. Selon l’un de ses intervenants à cette expérience qui se construit sur trois années, elle participe à la construction d’êtres humains qui, plus tard, sauront vivre ensemble.

Il en va de même pour de nombreuses associations, souvent aidées dans leur financement par les pouvoirs publics. L’association pour la promotion de la musique à Saint-Quentin-en-Yvelines (l’APMSQ), par exemple, a été créée en 1991. Elle essaie de tisser du lien social entre les jeunes de cette ville. Comment ? En mettant en place des projets musicaux qui les impliquent. Elle a ainsi créé en 2023 le projet « Enfants en scène », réservé aux écoles élémentaires de l’agglomération. Il consiste à les initier à des œuvres du répertoire classique, et notamment à l’opéra. De l’avis des personnes participant au projet, leur capacité d’apprentissage et d’écoute s’avère remarquable.

Indéniablement, une telle adhésion aide à créer un sentiment d’unité de groupe. Elle contribue dès lors à ce que ces enfants se sentent mieux compris et moins coupés de leurs émotions. Jouer dans un orchestre peut en outre renforcer leurs aptitudes de coopération, sens de l’empathie et estime de soi. Enfin, permettre à un jeune d’intégrer une telle communauté développe la confiance en soi, indispensable à son âge.

 

 

Tu l’as constaté, l’éducation musicale des enfants a beaucoup de sens. Elle constitue d’abord une initiation à un art qui va les accompagner toute leur vie durant. Dans le même temps, elle développe et façonne leur construction intellectuelle et sociale. Il faut s’en persuader : à un âge où ils se montrent extrêmement réceptifs à toute forme de langage, la musique peut s’avérer être une chance pour eux.

Et toi ? Pourquoi ne commencerais-tu pas dès maintenant à initier ton enfant à la musique ?

 

Principales sources :

https://www.jeveuxaider.gouv.fr/missions-benevolat/25598/benevolat-apmsq

https://www.cairn.info/revue-spirale-2002-4-page-88.htm

https://www.humanium.org/fr/le-pouvoir-de-la-musique-sur-le-bien-etre-des-enfants/