Une petite fille apprend la danse
DÉVELOPPEMENT DE L'ENFANT

Comment transmettre le goût de l’effort à son enfant : 4 conseils indispensables

Tu es parent et tu es confronté à la difficulté de transmettre la culture de l’effort à ton enfant ? Tu l’as longuement protégé, cocooné, et il est le temps qu’il découvre le principe de réalité. La vie n’est pas si facile et tu aimerais qu’il comprenne que tout ne tombe pas tout cuit dans le bec et qu’il devra lutter pour atteindre ses objectifs. Sauf qu’aujourd’hui, à l’ère des nouvelles technologies tout va très vite, nos enfants sont saturés de plaisirs constants, immédiats et éphémères. Pollués par la télévision ou par des influenceurs sur le net, ils ont la certitude qu’ils deviendront riches sans avoir à se fatiguer ou qu’ils pourront concrétiser leurs rêves en un claquement de doigts. Tu fais partie des parents pour qui cette valeur compte ? Des solutions existent heureusement, voici 4 clés qui t’aideront à donner le goût de l’effort à ton enfant. 

 

Un article rédigé par Aïcha Benrebbah-Durand 

 

 

Conseil n°1 : Apprendre la patience à son enfant 

 

Un bébé joue avec un jouet
Ⓒ Pexels de Mart production

 

L’effort consiste à surmonter une difficulté, une résistance dans le but d’atteindre un objectif. Un adulte persévérant était un petit à qui l’on a transmis l’amour de l’effort. C’est en plantant cette graine magique durant son enfance qu’il en récoltera les fruits et nous aussi au passage. 

Le bébé dès sa naissance sait qu’il doit téter le sein ou le biberon s’il désire se nourrir. Cet effort inné qu’il fournit nous devons le cultiver. Mais pas de manière précipitée, voulant le satisfaire immédiatement aux moindres prémices de ses besoins. Laissons-lui un court moment, le temps d’une préparation avant de le servir. Ce laps de temps lors duquel son plaisir est différé lui apprend dès son plus jeune âge que le résultat de ses efforts et la patience engagée vont de pair. 

Aussi, lorsque ton enfant fait face à une difficulté, n’accours surtout pas avec la solution. Il est bénéfique pour lui qu’il éprouve cette petite frustration. Cette dernière demeure indispensable dans sa construction. Elle va créer en lui des stratégies, stimuler son intelligence, induire des modes de réflexion pour parvenir à sauter des obstacles. En remuant ses méninges, il développe son imagination.

Le grand Albert Einstein, physicien et Nobel de physique disait : « L’imagination est plus importante que le savoir, car le savoir est limité alors que l’imagination embrasse l’univers entier ». 

Si nous prenons l’habitude de servir les solutions sur un plateau d’argent nous risquons de mal orienter nos petits rois. Parce qu’obtenir une réponse à tout ce que l’on veut, tout de suite, n’existe pas dans la vie réelle. La patience n’est-elle pas la mère de toutes les vertus ? 

 

 

Conseil n°2 : Féliciter son enfant pour développer le goût de l’effort 

 

Un petit garçon apprend à faire du vélo avec ses parents
Ⓒ Pexels Rodnae Productions

 

Durant la petite enfance, l’enfant adore faire comme ses parents et ne supporte pas d’ailleurs qu’on l’aide au risque qu’il éclate en sanglots. Cette période, et bien, profites-en. Laisse-lui le temps de lacer ses chaussures ou d’enfiler ses doigts minuscules dans les gants même si l’horloge tourne ! Il souhaite avant tout voir notre fierté en nous rappelant souvent le : « c’est moi tout seul ». Il nous montre à sa manière son envie d’autonomie. Un geste important de notre part en tant que parent, gît dans le renforcement positif de leurs agissements. Notre réaction face à leur prouesse ou leur progression constitue le socle de leur estime de soi. Et ceci concerne aussi le comportement indésirable que l’on aimerait qu’il abandonne. 

Lorsque l’enfant réussit un apprentissage, souvent il manifeste sa joie. Donc si ton petit bout a fait preuve de patience, avant que tu lui serves son repas ou s’il s’est abstenu d’une crise au centre commercial après avoir flashé sur un énième jouet, félicite-le, c’est la récompense de ses efforts ! Exprime-lui aussi une émotion positive que tu as ressentie comme : « je suis fière de toi, mon loulou ». 

Même si le résultat semble imparfait ou incomplet, il y a toujours matière à le valoriser. L’enfant pour se sentir grand, pour prendre confiance en lui, pour progresser a besoin qu’on le complimente, qu’on le congratule, comme tout un chacun. 

En revanche, trop d’éloges exagérés peuvent provoquer l’effet contraire escompté, trop de compliments tuent le compliment. 

Une étude, publiée dans la revue Psychological Science et menée par des chercheurs en psychologie de l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas et de l’Université d’Ohio aux USA, révèle que l’enfant à la faible estime de lui-même accueille ses félicitations excessives comme une pression supplémentaire. Il considère qu’il doit toujours s’élever à la hauteur de ces « tu es fantastique », « tu es formidable ». Donc à manier modérément. 

 

 

Conseil n°3 : Faire participer son enfant à la maison 

 

 

Dois-tu le faire participer aux tâches ménagères ? Oui, oui, et oui, et pour plusieurs raisons. Les corvées domestiques ne doivent pas reposer uniquement sur les épaules des parents, mais en partie sur celle des enfants et ce n’est pas trop leur en demander. Pourquoi ? Car l’enfant qui se voit déléguer des tâches ménagères finira par les considérer comme intégrantes de la vie de tous les jours. Et à travers elles, vont émerger en lui plusieurs compétences : 

  • le sens des responsabilités ; 
  • le sens de l’effort ; 
  • la confiance en soi ; 
  • la discipline ; 
  • l’organisation de son temps ; 
  • l’esprit de collaboration.

 

Un petit garçon fait la vaisselle avec son père
Ⓒ Pexels de Gustavo Fring

 

L’effort collectif au sein du foyer s’avère indispensable. L’enfant se responsabilise, il gagne en autonomie, et consolide ses liens d’attachements avec les membres de sa famille. Il sent que l’on a besoin de lui et qu’il y a sa place, cela le valorise. De plus, cela peut aussi créer d’heureux moments avec lui, en transformant les missions en jeux. N’oublie pas de le remercier en lui témoignant de la gratitude : « tu m’as bien aidé, sans toi j’y serais encore ». Encourage-le en lui expliquant le bénéfice direct de son effort, par exemple, que son esprit sera plus clair après un brin de ménage dans sa chambre. Ou même, la petite joie qu’il va provoquer en offrant une création à ses grands-parents. 

S’il refuse sa mission, ou s’il n’y arrive pas, ne l’accable pas. Mais n’effectue surtout pas ses corvées à sa place, tu ne lui rendrais pas service. Rassure-le et essaye d’identifier avec lui ses difficultés. 

Inclure le plaisir ou un intérêt peut le motiver à persévérer, à poursuivre ses tentatives, en lui proposant des récompenses qu’il apprécie particulièrement. 

En tant que parent, cela nous demande un peu d’investissement personnel de notre part, mais une fois que l’enfant acquiert cette habitude, cela lui semblera naturel à l’avenir.

 

 

Conseil n°4 : Faire pratiquer un sport à son enfant 

 

Un garçon joue au football
Ⓒ Pexels de Yogendra Singh

 

Un autre moyen peut l’aider à développer le goût de l’effort. Il réside dans le fait de l’inscrire à une activité sportive qu’il apprécie, le concept de plaisir prend une place importante pour qu’il reste motivé. 

Nous sommes les modèles de notre progéniture, en nous joignant à elle dans un exercice physique, ou si nous pratiquons nous-mêmes un sport, nos enfants auront naturellement tendance à suivre le mouvement. 

Le sport comme tout apprentissage fait intervenir la notion d’étapes à la transmission : 

  • l’étape de découverte et de compréhension ; 
  • l’étape d’assimilation ; 
  • l’étape d’entraînement ; 
  • l’étape de maîtrise. 

S’il ne se conforme pas à celle de l’échauffement par exemple et qu’il se fait mal, il intégrera par lui-même la nécessité d’observer l’étape d’assimilation. Encore une fois, s’il rechigne à s’activer : « je n’y arrive pas », ou s’il refuse comme tout adolescent en crise qui se respecte, nous ne devons ni céder ni lui mettre la pression. Nous devons le rassurer. De la même manière que pour les adultes, il n’y a pas de victoire sans échec. Les résultats viendront, distinctement de l’activité sportive qu’il choisira, mais pas tout de suite. 

C’est la répétition, la correction ou le recommencement qui vont nourrir sa culture de l’effort et qui l’amèneront à savourer son triomphe. 

On peut lui donner l’exemple de personnalités qu’il admire comme les footballeurs Mbappé et Ronaldo. Leur réussite est due à la culture de l’effort et de l’entraînement entre autres.

Ainsi, en plus de lui permettre un développement sain de son organisme, le sport lui inculque la persévérance et la patience pour atteindre son objectif de maîtrise ou de victoire. Nos enfants apprennent également à contrôler leur impulsivité, mais aussi à se forger une estime de soi. En se façonnant une image positive de leur personne, ils prennent plus de confiance en eux et s’arment pour affronter l’adversité. 

De plus, ils se prémunissent du stress, de l’anxiété ou encore de la dépression qui sont les nouveaux fléaux chez nos adolescents à l’heure actuelle. 

 

 

Transmettre la culture de l’effort à nos enfants est devenu un challenge pour les parents ! Enseigner la patience, les faire participer à la maison, les conduire à pratiquer un sport et les féliciter sont d’autant de moyens pour leur donner le goût de l’effort, et cette liste est loin d’être exhaustive. Mais ses 4 clés essentielles devraient t’aider dans ta quête d’éducation. Et pour peu que tu sois maman et entrepreneuse, tu pourras ainsi te libérer en partie de la charge mentale qui te pèse.