5 conseils pour débuter la DME

La Diversification Menée par l’Enfant, ou DME, tu connais ? Cette méthode nous vient tout droit des pays anglo-saxons où elle est très courante. Depuis plusieurs années, elle se répand de plus en plus en France. Tu te demandes quand commencer la DME ? Tu as peur de laisser ton petit loup de 6 mois avec des morceaux entre les doigts ? Découvre nos 5 conseils pour débuter la DME sereinement.

Un article rédigé par Coline Laulhé

La Diversification Menée par l’Enfant, c’est quoi ?

Avant toute chose, un petit récap’ s’impose. Si tu es ici, c’est que tu as déjà entendu parler de la DME, finger food, ou encore diversification autonome. Mais on va quand même t’expliquer ce que c’est, car on ne rigole pas avec bébé !

On l’a dit, ce sont les Anglo-saxons qui ont créé cette méthode (là-bas, on parle de BLW : Baby Led Weaning). Avec la DME, on part de l’idée que l’enfant est capable d’écouter son corps et de répondre à ses besoins nutritionnels de manière autonome.

En général, on te conseille de commencer la diversification alimentaire à partir de 5 mois, avec l’introduction de purées. Si tu choisis la DME, tu proposeras à ton bébé des aliments solides, qu’il va lui-même choisir et mettre à sa bouche comme un grand, sans ton aide. Ahhh, si petit et déjà si autonome… Eh oui, c’est le principe ! Allez, pas de panique, suis bien ces précieux conseils pour te lancer tranquillement.

1— Débuter la DME à 6 mois

Les parents adeptes de la DME pensent que le bébé « sait » de lui-même quand il peut passer à l’alimentation diversifiée. Au moment où il commence à s’intéresser à d’autres choses que le lait, à tendre la main vers de nouveaux aliments, c’est qu’il est prêt. De la même façon qu’on ne peut pas forcer un enfant à boire son lait, s’il n’est pas prêt, il ne mangera pas de nouveaux aliments. Un des critères importants pour savoir quand commencer la DME, c’est d’observer si ton bébé tient assis. Ici, on ne parle pas de motricité libre, parce qu’à 6 mois, il ne sait pas forcément s’asseoir tout seul. On parle bien de se tenir assis, même si c’est toi qui l’installes dans cette position. C’est impératif pour que ton tout-petit puisse déglutir sans problème. 

Pourquoi commencer à 6 mois ? Parce qu’à cet âge-là, ton bébé peut encore être nourri exclusivement au lait. Donc pas de panique s’il ne mange pas, ou peu, ce que tu lui proposes : il aura un complément au biberon ou au sein. Puis quand il l’aura décidé, il mettra son morceau de carotte à la bouche sous tes yeux ébahis ! 

2— Choisir le bon matériel

La DME, ça ne s’improvise pas. Il est primordial de bien s’y préparer. Voici quelques idées d’articles sympas pour bien t’équiper :

• une chaise haute : ton bébé doit être bien installé avec le dos bien droit, devant la table ou avec sa tablette (pas numérique la tablette, attention aux écrans !) ;
• une assiette compartimentée à ventouse : les compartiments, c’est vraiment pratique pour que ton bébé distingue ce qu’il mange et savoure chaque aliment. Et la ventouse, c’est pour éviter de refaire la déco de ta salle à manger ;
• une blouse et du savon de Marseille : tu imagines bien qu’à 6 mois, ton bébé va s’en mettre partout ! Protège bien ses vêtements avec une blouse. Astuce de maman : le savon de Marseille va devenir ton meilleur ami (si ce n’est pas déjà le cas) ;
• une tasse miracle : parfaite pour l’autonomie et pour apprendre à boire comme un grand. Avec ça, ton bébé comprend la méthode pour boire au verre, sans faire dégouliner l’eau sur son cou (et plus si affinités). 

3— Proposer une alimentation équilibrée 

Le principe, tu le sais : manger des morceaux en toute autonomie. Pour cela, tu vas suggérer plusieurs aliments à ton enfant et c’est lui qui va choisir de les explorer, avec sa main, puis avec sa bouche s’il le désire. Il expérimente de nouvelles textures, de nouveaux goûts et de nouvelles odeurs. Les aliments présentés sont crus, cuits, en gros morceaux ou pas coupés du tout. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de purées, ni de compotes. Ton petit loup découvre l’aliment tel qu’il existe réellement : dans sa couleur, sa forme, sa taille, sa texture. 

Pour veiller à son bon équilibre alimentaire, il faut varier les aliments. Ils doivent contenir des vitamines et des sels minéraux, mais aussi être caloriques. Les légumes et les fruits ne sont donc pas suffisants, il faut également proposer de la viande, du poisson, des œufs, des féculents, des céréales enrichies en fer, etc.

4— Préparer des aliments adaptés

Tu te demandes sûrement si ton enfant risque de s’étouffer avec des morceaux ? C’est la première interrogation des parents avec la DME. Avant toute chose, l’enfant doit toujours être sous la surveillance d’un adulte. Rassure-toi, ton bout de chou ne saisira que les morceaux qu’il sera capable de mettre en bouche et il ne pourra avaler que ceux qu’il sera en mesure de mastiquer.

C’est pourquoi, au départ, la nourriture est présentée grossièrement, afin qu’il puisse la saisir avec toute sa main. Il portera l’aliment à sa bouche et le tétera, le mâchouillera peut-être pour en sucer le jus. Astuce : prépare des aliments plus gros que la taille de son poing. Il ne mangera que les parties qui dépassent et ne s’étouffera pas. Les plus petits bouts ne pourront pas être attrapés s’il ne maîtrise pas la pince fine (après un an). Les acquisitions de la motricité fine sont corrélées avec l’acquisition de la mastication et de la déglutition en morceaux : pratique, non ?

Aussi, les bébés ont un réflexe de régurgitations très fort. Si un aliment non adapté à son âge ou insuffisamment mâché va trop loin dans sa bouche, il sera repoussé vers l’avant et recraché. C’est ce qu’on appelle le réflexe nauséeux, à ne pas confondre avec l’étouffement (cette vidéo t’aidera à comprendre la différence). Mais encore une fois, garde toujours un œil sur ton bébé quand il mange des morceaux !

5— Quand commencer la DME rime avec sérénité 

Tu t’en doutes, la diversification menée par l’enfant a son lot d’inconvénients. Ok, tu vas gagner du temps en préparation (plus besoin de mixer les repas, de trouver des idées de recettes en tout genre), mais tu vas en perdre beaucoup sur le repas en lui-même. Forcément, ton bébé va aller à son rythme, et ça peut être long, très long. Il en mettra un peu partout sur lui, mais aussi autour de lui et par terre. C’est un facteur à prendre en compte.

Un autre inconvénient, c’est le gaspillage alimentaire. Il y a une phase de test par laquelle va passer ton bébé : il va malaxer le morceau, l’écraser, l’étaler. C’est de la découverte et ça fait partie du jeu. Tu peux éviter le gaspillage alimentaire en donnant des petites quantités à ton bambin. 

Un seul mot d’ordre : rester zen (ok, ça fait deux mots). Mais si tu décides de te lancer, c’est que tu as conscience de ces détails « logistiques ». Ta posture parentale sera très importante pour installer un climat serein autour du repas. Il faut avant tout que cela reste un moment de plaisir pour tout le monde. Fais confiance à ton enfant et tout ira bien ! 

Crédit photos : Unsplash